Quelles libertés face aux bouleversements économiques et numériques ?
Le temps du monde est à la globalisation des échanges, à la circulation des biens et des services, mais pas des personnes, dont les flux restent très contrôlés.
Le temps du monde est à la connectivité, à l’avènement d’une nouvelle ère numérique et à la mondialisation des informations, dans une apparente liberté, qu’il convient cependant d’interroger de plus près.
Que se passe t-il, plus précisément, au plan économique et numérique à l’échelle de la Méditerranée ?
Les États, les gouvernements et les peuples ont-ils encore le pouvoir de décider ? Qui est souverain aujourd’hui, la démocratie ou le marché ? Peut-on librement décider de son avenir ?
La crise grecque, financière, économique et politique, est révélatrice de notre nouvel état du monde et de l’opacité des processus de décision économiques et financiers. Est-il possible d’en sortir ? À quelles conditions ? Les sociétés peuvent-elles retrouver une marge de liberté face à l’emprise des décisions, par exemple de l’Eurogroupe, de la Banque mondiale ou du FMI ?
Quelles libertés et quelles indépendances pour les économies, au sud de la Méditerranée ? Qu’en est-il, notamment, de l’économie algérienne ? Peut-elle sortir d’une économie largement fondée sur la rente, du pétrole et du gaz ? À quelles conditions ? Quelles sont les alternatives et les indépendances économiques de demain ?
Qu’en est-il du monde numérique et des réseaux sociaux ? S’agit-il de nouveaux outils pour une mobilisation démocratique et citoyenne, comme cela a été le cas par exemple au moment de la révolution tunisienne ? Ou s’agit-il plutôt d’outils toujours plus précis et puissants de contrôle de nos vies, privées comme publiques ?
Qui maîtrise nos métadonnées et peut-on échapper à l’emprise des grands groupes de l’internet ? Existe-t-il de possibles contre-pouvoirs ? Peut-on limiter l’intrusion de la sphère numérique dans nos vies et dans nos corps ? Faut-il imaginer de nouveaux « droits numériques » pour les citoyens ou les usagers ?
Quels chemins, en fin de compte, pour la liberté au temps du numérique ?