Croire en l’histoire ?
Il est des récits sacrés et des récits profanes. L’histoire, dans sa philosophie au long cours, n’a-t-elle pas cherché à s’imposer voire à se substituer à notre rapport à l’Un pour dire le temps – chronos – et définir notre rapport au monde ? Histoire-récit, et même fiction, ou histoire-science, au plus près des faits et de leurs interprétations ? Ces débats, à propos de l’écriture de l’histoire, ont été largement bousculés par les négationnistes.
Les « assassins de la mémoire », comme les nomme Pierre Vidal-Naquet, ont cherché à nier le génocide des Arméniens, dans le monde turc, comme le génocide des Juifs, dans le monde européen et dans le monde arabe. Que peut l’histoire face aux génocides, face à l’ampleur de la catastrophe ? Qui peut en témoigner ? Les célébrations de la mémoire ne créent-elles pas une forme d’aveuglement, voire d’occultation, notamment entre Israël et Palestine ? Est-il possible, à travers une nouvelle lecture de l’histoire, à « parts égales », de trouver les termes d’une « juste mémoire » ?