Paix et guerres entre les nations ?
La création des identités nationales, qui s’accélère à compter du XIXe siècle en Europe, puis dans l’ensemble du monde méditerranéen, singulièrement face à la domination des empires – Empire ottoman, Empire austro-hongrois et empires coloniaux –, change-t-elle profondément la donne dans les relations entre guerres et paix ?
Quels nouveaux récits sont alors instaurés ? Quelle place pour la littérature dans ce nouvel ordre symbolique ? Des littératures nationales, et parfois nationalistes, voient alors le jour, quel sens et quelle portée donner à de tels récits ? Une traversée des frontières nationales est-elle possible, pensable ? Qu’en est-il, par exemple, des relations entre les nations, sur un même territoire, que sont Israël et Palestine ? Discours de guerres ou récits de paix ?
Des intercesseurs, comme jadis Martin Buber ou Juda Magnes, qui rêvaient d’un État binational, ont-ils une chance aujourd’hui face aux récits nationalistes et identitaires ? Peut-on passer de l’autre côté du miroir et faire exister d’autres récits ? Paix et guerres entre les nations…
Le cas de la nation algérienne, qui a connu l’affrontement avec la nation française sur le temps long de l’histoire, mérite d’être exploré. Quels récits fondateurs ? Quel rôle pour les écrivains dans la mise en récits d’une nation algérienne en devenir ? Par-delà les effets de la dépossession et les discours de la confrontation, existe-t-il un espace pour des récits dans le mixte franco-algérien ? Au-delà de la guerre, de conquête, en 1830, comme d’indépendance, jusqu’en 1962, quelles formes de reconnaissances sont aujourd’hui nécessaires pour instaurer des relations de paix entre les deux nations ? Par-delà les guerres de mémoires, quels besoins d’histoire(s) et quelles places pour d’autres récits ?
La Méditerranée devient un nouveau cimetière marin, au XXIe siècle. Comment sortir de l’indifférence face aux naufrages à répétition ? À partir de quels récits et de quelles relations à la frontière, entre Europe et Méditerranée ?
Entrée libre
Réservation fortement conseillée uniquement auprès du théâtre de La Criée.